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Quelle place pour les médias dans l’information des citoyens à l’adaptation au changement climatique ?

  • Photo du rédacteur: Anne-laure Bourgeois
    Anne-laure Bourgeois
  • 26 mai
  • 3 min de lecture


Le 12 mai s’est tenu au Sénat un colloque consacré au rôle des médias face à la question climatique, et à la responsabilité qui leur incombe dans la mise en mouvement – parfois en marche forcée ? – des citoyens, des élus et des entreprises. Très attachée à la cause climatique, à laquelle j’accorde une importance fondamentale, j’ai souhaité parrainer cette initiative avec un collègue du groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires et un collègue du groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain.


Cet événement fut pour moi l’occasion de promouvoir un dialogue apaisé autour d’un enjeu qui nous concerne tous. Il en va de notre avenir, et de celui de nos enfants, de ne pas laisser l’écologie piégée dans un affrontement stérile entre climato-sceptiques et éco-anxieux. Dans mes propos introductifs, j’ai défendu une écologie qui ne saurait devenir l’ennemie de la liberté.


  • Prôner la décroissance revient à brider sciemment et arbitrairement l’un des paramètres fondamentaux de la prospérité : le capital, le travail, le progrès technique et la libre entreprise ;

  • Le coût de l’inaction, bien que moins visible à court terme, sera bien supérieur à celui de l’action (jusqu’à 8 % du PIB en cas de +3 °C) ;

  • L’écologie est une opportunité. Elle constitue un levier de puissance et doit être pleinement intégrée à notre stratégie de souveraineté et d’indépendance, comme le souligne le rapport Draghi ;

  • Les énergies renouvelables et les voitures électriques ne sauraient constituer l’alpha et l’oméga d’une politique climatique cohérente. Transition numérique et transition écologique doivent être pensées comme les deux faces d’une même pièce ;

  • Enfin, si le climat est un enjeu global, il est aussi une affaire locale. De nombreuses collectivités territoriales portent des initiatives ambitieuses : il faut les accompagner, mais aussi valoriser ce qui y est entrepris – et bien entrepris.


La plupart des intervenants – avocats, journalistes de PQR, acteurs économiques de la green tech, chercheurs de l’IFRI, représentants des élus locaux (AMF) – ont dressé un constat lucide : L’écologie, longtemps consensuelle, a été instrumentalisée par certains partis pour créer des lignes de fracture et polariser le débat. Et pourtant, il s’agit d’une thématique complexe et technique qu’il nous faut démystifier, et qui ne saurait être traitée à coups de slogans politiques. Il est donc nécessaire d’en faire un enjeu transversal, capable de rassembler. Pour cela, il faut mettre en lumière les initiatives locales positives, susceptibles d’inspirer de nouveaux modèles. L’innovation et ceux qui la rendent possible doivent être valorisés dans un discours résolument positif et mobilisateur. À l’inverse, l’acceptabilité des politiques publiques diminue lorsque les solutions sont imposées de manière descendante, sans tenir compte des réalités de terrain. Les réponses les plus efficaces émergeront des élus locaux et des entreprises, en première ligne de cette transition. Le progrès technique constitue notre meilleure voie de sortie « par le haut » : l’écologie peut devenir un facteur de puissance, un motif de fierté européenne, et un levier de souveraineté et d’indépendance stratégique. En définitive, la transition énergétique est la condition sine qua non de notre sécurité énergétique et économique, et un moteur de compétitivité.


La conclusion de Grégory Blanc, reconnaissant nos divergences de fond, a parfaitement traduit l’esprit dans lequel nous avons parrainé ce colloque : créer un espace de dialogue, une plateforme d’échanges, fondée sur une volonté commune d’avancer et de fédérer les énergies. Pour ma part, il n’est pas question de céder un centimètre aux chantres de la décroissance et aux anticapitalistes : je continuerai de leur apporter la contradiction partout et toujours.

 
 
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